vendredi 17 mai 2019

UNE HISTOIRE DE CLOCHE ....

LA CLOCHE DE L'ÉGLISE 

                DE SAINT-GEORGES





J'ai trouvé ... Retrouvé, devrais-je dire ... 

J'ai retrouvé un passage d'un texte de François René de Châteaubriand ... 

Il écrit dans ses "Mémoires d'Outre-tombe" - (Livre deuxième, chapitre 2) 

                 Et nos Oleronnais feraient bien de méditer
                 au moment où leur emplissent leurs esprits des
                 histoires de cloches, de place de l'église et
                 d'autres histoires de Clochemerle ...

                                        

   "Ainsi, j'ai été placé assez singulièrement dans la vie pour avoir assisté aux courses de la Quintaine et à la proclamation des Droits de l'Homme, pour avoir vu la Milice Bourgeoise d'un village de Bretagne et la Garde Nationale de France, la bannière des seigneurs de Combourg et le drapeau de la Révolution. Je suis comme le dernier témoin des moeurs féodales."

   " Les visiteurs que l'on recevait au château se composaient des habitants de la bourgade et de la noblesse de la banlieue : Ces honnêtes gens furent mes premiers amis. Notre vanité met trop d'importance au rôle que nous jouons dans le monde. Le bourgeois de Paris rit du bourgeois d'une petite ville; le noble de cour se moque du noble de province ; l'homme connu dédaigne l'homme ignoré sans songer que le temps fait également justice de leurs prétentions, et qu'ils sont tous également ridicules ou indifférents aux yeux des générations qui se succèdent.

                

 Je n'irai pas plus loin dans mes méditations ...

                 Je crois que les "Oléronnais-résidents" tout comme les Oléronnais "résidents secondaires" ont à gagner, les uns comme les autres à une saine réflexion ... 




  De CHÂTEAUBRIAND encore ... Et ce sera tout !

"Mais à qui ne les compte pas, peu importent les évènements : quelques années échappées des mains de l'Éternel feront justice de tous ces bruits battus par un silence sans fin."



jeudi 13 avril 2017

TERRE DE DÉPARTS ...



















TERRE DE DÉPARTS


              J’étais là, à Brouage, lors de la naissance de Samuel de Champlain, aux alentours de 1567 (Je ne sais plus très bien la date exacte …).
      Samuel de Champlain ! … Navigateur, cartographe, soldat, explorateur, commandant, chroniqueur … Et tout cela à la fois ! … Fondateur de la ville de Québec … Samuel de Champlain, le père de la Nouvelle France … Il me semble bien que j’étais là, aussi, lorsqu’il s’embarqua pour la première fois pour l’Espagne, puis pour le Mexique. Je l’ai suivi dans ses explorations du Québec … C’était en 1975 et j’ai vu, malgré la neige qui recouvrait la ville, le monument qui rappelle la naissance de Champlain … à Brouage.

      À Brouage, j’ai vu les fortifications du plus beau port de mer de Louis XIV … J’ai rêvé à Marie Mancini et reniflé les parfums d’iode et de sel … Les bateaux appareillaient pour porter le sel jusqu’aux pays du Nord.
            Les pays du Nord … J’y suis passé en 1989, partant pour la Thaïlande. Je connaissais déjà le Laos.


Je suis né à Rochefort et je me suis promené dans les « Jardins de la Marine … Par dessus le mur, j’ai regardé les bâtiments de l’Arsenal. « Tu vois, René Caillé venait ici pour apercevoir son père, qui était forçat au bagne de Rochefort » … Au bagne pour une pécadille. René Caillé m’a fait rêver … Je ne  suis pas allé à Tombouctou, mais j’ai passé mon enfance au Maroc, puis j’ai séjourné en Algérie,au Congo … René Caillé est revenu. Il a été maire de Champagne.

Les « Jardins de la Marine » m’ont raconté l’histoire des frères Lesson et leurs aventures dans l’Océan Pacifique. Ils m’ont également parlé de mon arrière-grand-père, Ludovic Savatier, Médecin en Chef de la Marine, « Le père de la botanique moderne au Japon ». Je suis allé au Japon, j’y ai trouvé Pierre Loti. Je suis allé à Tahiti où j’ai retrouvé les traces de mon aïeul et celles des frères Lesson. J’y ai , bien sûr, retrouvé les traces de Pierre Loti. Des goëlettes m’ont emmené jusqu’à chacune des îles des Tuamotu, des Gambier et des Îles Sous -Le -Vent.

La bibliothèque du port de Rochefort et celle de l’ancienne école de santé navale m’ont ouvert les manuscrits de Colbert du Terron, les journaux de bord de la Méduse, dont Géricault immortalisa le célèbre radeau, de l’Alcmène, dont une partie de l’équipage périt en Nouvelle-Calédonie et dont le voyage finit par un naufrage en Nouvelle-Zélande … Je suis allé en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu.


      Au fort Boyard, j’ai rencontré les mannes de Henri Rochefort … Que j’ai retrouvées à Nouméa … au bagne ! Dans le cimetière de Rochefort, j’ai vu le monument dédié au Lieutenant Bellot … Cénotaphe porté par quatre ours blancs … Moi, c’est au Cap Horn que je suis allé, tout près des banquises de l’Antarctique, et à Ushuaia.

      Dans ma famille, on parle encore de José Maria de Hérédia, dont la sœur habitait une maison voisine de celle qui fut la mienne, en Oléron. Une tante de mon père épousa l’un de ses enfants … Je suis allé aux Antilles et j’y ai séjourné.

      J’ai fréquenté les abords de l’île d’Aix, visité la maison de l’Empereur … Je suis allé aux Îles Seychelles. Pas à Sainte Hélène !

      J’ai vu flotter dans les airs, au-dessus du pont transbordeur, des ballons : Ballons libres, ballons captifs, ballons dirigeables … On les construisait dans les usines Zodiac, à Rochefort. C’est également là qu’est né le canot pneumatique Zodiac … Mon père en fit les essais à Rochefort et à Boyardville … Nous emportâmes le prototype, en 1939, jusqu’à Agadir !

      J’ai vu décoller, des bords de la Charente, le « Pou du Ciel », l’ « autogyre » et le coucou de Maryse Bastié. Et, maintenant, si je les totalisais, mes heures de vol en surprendraient plus d’un !

      Départs … Départs … Mais il me faudrait parler des champs de colza si extraordinaires au printemps, des rangs de vigne bleuis par les pulvérisations de bouillie bordelaise, des forêts de pins, des marais salants et de la faune avicole qu’ils abritent. Il me faudrait parler des longues plages blondes, des maisons basses et blanches … Et puis des tours de La Rochelle et du Museum d’histoire naturelle dans les salles duquel j’ai tant erré.

      Mais, à Rochefort, un jour, je retrouverai sans aucun doute les « Jardins du retour ».

     














mardi 7 mars 2017

VARIATIONS CLIMATIQUES ...





         VARIATIONS CLIMATIQUES EN OLÉRON  
  Quand on vous le dit !








                                 De 1704 à la fin de l’été 1707, la sécheresse fut extrême, au point qu’en 1704 on ne put labourer les vignes et, pendant l’hiver qui suivit, les chemins furent aussi beaux, aussi secs que pendant l’été dont la chaleur fut intense. La pluie ne tomba qu’une seule fois , le 8 août, grâce à un orage bienfaisant. L’eau potable manqua à peu près partout dans l’île. Les malines, fort petites ne permirent pas d’alimenter les marais et la production de sel fut à peu près nulle.
Du courant de février au 8 septembre 1706, il n’y eut pas une goutte d’eau. Déjà les esprits inquiets et
Superstitieux croyaient à la fin prochaine du monde, quand un violent tremblement de terre, qui n’occasionna heureusement aucun accident, jeta, le 13 novembre, l’effroi partout. Une sorte d’angoisse s’emparait d’un grand nombre et les hommes pondérés et réfléchis eurent du mal à rassurer la masse.

La citerne de la citadelle manqua d’eau en 1707 et il fallut en faire venir de la fontaine de Lupin, par les bâtiments de Rochefort et on remplit de barriques le souterrain 24 de la courtine 3 et 4. L’année fut cependant très pluvieuse, avec des orages et des chaleurs telles que, le 20 Juillet, bon nombre de personnes et d’animaux, dans l’île, moururent d’insolation. Le reste de l’année fut froid, la pluie si abondante que la moisson n’était pas terminée le 20 septembre. Il n’y eut pas de sel.







1708 ne fut pas plus heureuse. Les pluies excessives de l’hiver et du printemps ne permirent pas les premièes cultures de la vigne, pas même la taille. Des chaleurs intenses reprirent au mois d’août et on ne fit pas de sel. La misère était partout, mais 1709 devait l’accentuer encore par son hiver d’une excessive vigueur.

Monsieur de Bonnemie dit que les oiseaux moururent , les corbeaux, les pies et les moineaux exceptés parcequ’ils dévoraient, pour vivre, les autres oiseaux ; Tous les lauriers et les figuiers gelèrent. Il fallut les couper jusqu’à la racine.Les gros chênes fendirent, les branches des amandiers, acacias et noyers furent gelées. Les blés gelés, furent entièrement  perdus. Dans cette île où l’on entrevoit rarement la neige, la terre, gelée, en fut couverte du 5 Janvier au 2 Mars..

Beaucoup de puits sans profondeur, le vin, l’eau de vie, même, dans bon nombre de chais, se trouvèrent gelés On pouvait traverser la Charente à Rochefort et descendre de La Rochelle, en petite rade sur la glace.
La pluie succéda à ce froid terrible. Une disette générale s’en suivit. Pour l’atténuer on recourut au droit de visite domiciliaire, à la vente obligatoire de tout ce qui dépassait le nécessaire jusqu’à la récolte suivante et à la taxe enfaveur des pauvres. Le printemps et l’été permettaient quelques espoirs, qui ne furent pas de longue durée.








Dans la nuit du 8 au 9 Juillet, un vent d’une extréme violence jeta bas tous les fruits des arbres épargnés par l’hiver : Pommes, poires, prunes et égrena les orges dont la pluie avait retardé la moisson . Bon nombre d’arbres furent brisés ou déracinés. Les feuilles et les pousses de l’année étaient noires, grillées, et les arbres furent dépouillés comme en hiver. Quinze jours après ils se couvrirent de nouvelles feuilles et eurent des fleurs au commencement d’août. Les raisins de cette seconde pousse ne mûrirent pas, mais on cueillit au mois de Janvier suivant d’assez belles poires et d’assez belles pommes de cette seconde floraison.

La misère, à son comble, poussait les gens au crime. Ils furent nombreux. En 1710, le Lieutenant du Roi fut parmi les victimes. On le trouva étranglé dans son lit,
à la citadelle.









Les tempêtes ajoutaient Leurs désolations à celles des rigueurs des saisons.
En 1709 elles avaient renversé plusieurs maisons et occasionné de nombreux naufrages. Au commencement et à la fin de 1711, il y eut une nouvelle rage des éléments déchaînés. Le 11 et le 23 février, deux grands navires terneuviens, chargés de morues, et dont les armateurs étaient de l’île, se perdirent : Le premier entre Le Petit Matha et Le Colombier, le second à La Cotinière. Le 10 septembre, un ouragan d’une violence inouie fit plus  de 600.000 livres de dégâts aux fronts de mer…


Extrait de « Notes d’Histoire locale » – Abbé Victor Belliard – 1920.