jeudi 15 août 2013

L'OEILLET DES DUNES







                                       






L’ŒILLET DES DUNES


Boucles folles, boucles d’or. Deux grands yeux d’azur, quelques taches de son. On l’appelait Claire, mais pour son Jeannot, elle avait toujours été Clairette. Ensemble ils avaient couru les landes et les prés, les chenaux et les marais. Ensemble ils avaient cherché au creux des tamarins le merle et la tourterelle. Ensemble ils avaient pêché l’anguille qui se glisse sous les algues vertes, le petit mulet qui frétille, l’été, dans tous les fossés.

Du Douhet à la Saurine, en passant par Plaisance, pas un chemin dont ils ne connussent chaque détour, pas une ronce qui n’eût égratigné leurs mollets, pas un chenal dans lequel ils n’eussent pataugé.

                                                      



Toujours courant, ils avaient cherché le levraut en son gîte, au creux du sillon, la perdrix promenant ses petits dans les blés des Cordières, la pie qui niche dans les bois de la Motte à Canet’. Blottis au fond d’un vieux guet, ils avaient passé des heures à regarder planer les goélands à écouter piailler les vanneaux huppés. Parfois même, ils avaient vu le héron, perché sur une patte et songeant infiniment. Il leur était arrivé, à la tombée du soir, d’entendre le froissement soyeux des ailes de la sarcelle et, quand ils revenaient, les bécassines s’envolaient sous leurs pieds, en crochetant et en poussant une longue plainte. Les soirs d’hiver, ils avaient vu passer le cormoran, le cou tendu, bravant le vent.

Ils savaient où l’on trouve la palourde et le couteau. Ils avaient blessé leurs pieds sur tous les rochers, en quête des crabes verts et rouges. Ils avaient joué devant les Boulassiers, à qui découvrirait le plus d’étoiles ou de bigorneaux  … à qui trouverait le pourpre pour, de la pointe du pied, lui faire répandre la couleur qu’il semble avoir volé au soleil couchant, un soir d’été.

                                                      



Cachés dans la dune, ils s’étaient dorés, creusant dans le sable des puits où venaient tomber les puces de mer. Ils savaient où trouver le pied bleu et la doridelle, le petit mousseron et la brunette dont le chapeau ressemble à une boule de neige.

Maintenant, ils rêvaient, du côté de la Côte Sauvage, là où hurle le vent, là où, de temps en temps on voit passer le fou de Bassan, majestueux et fier. C’était aux Huttes Seulières ou bien à Chaucre, aux Cabanes ou à Domino ?  - Qui pourrait le dire ?

Ils rêvaient, debout sur le rocher, le visage baigné d’embruns, main dans la main, tandis que baissait la marée. Au loin cahotait un tombereau allant à la cueillette du varech. Mais le grincement de ses roues était couvert  par les cris du vent, par le souffle rauque de la mer ….

                                                  


Ils rêvaient et, à l’horizon, un « cotinard » tout blanc plongeait et se cabrait, roulait et tanguait, s’acheminant vers ses lieux de pêche.

Alors, Jeannot tendit le doigt : « Vois-tu, là-bas, c’est mon cousin … Demain, je pars avec lui, demain, pour mes quinze ans, je pars à son bord pêcher la crevette rose, la sole au ventre blanc, le rouget et la raie …

-       « Tu partirais sur un si petit bateau ? Vois comme il roule, vois comme il tangue, vois comme la mer semble le soulever pour mieux l’engloutir ! …. Si jamais … Si jamais ! … Sûr, je perdrais mes yeux à pleurer. Sûr, je perdrais mes yeux à chercher ! »

Jeannot partit. Jamais il n’est revenu …

De Maumusson à Chassiron, Claire, Clairette chercha, appela … Elle appelle encore … N’avez-vous entendu, les nuits d’hiver, ses cris déchirants répétés par le vent ! De Chassiron à Maumusson, Claire, Clairette pleura, pleura … Tant elle a pleuré que plus jamais elle ne pleurera.

                                                    


N’avez-vous jamais trouvé, parmi la mousse, dans les dunes, une petite fleur bleue, soigneusement cachée ?  … Aussi bleue que les yeux de Claire, que les yeux de Clairette qui a tant pleuré … On dit que chacune de ces fleurs est une larme qui a coulé … C’est pour cela qu’elle est si bleue. Et si elle sent si bon, c’est que Clairette a tant aimé ! 




                             

CLIQUEZ VITE SUR LE PROCHAIN MOT ÉCRIT EN ROUGE, PUIS SUR L'ADRESSE SURGISSANTE : VOUS POURREZ LIRE D'AUTRES TEXTES ET VOIR D'AUTRES PHOTOS CONCERNANT OLÉRON.

mercredi 14 août 2013

LES COLONIES DE VACANCES







                                                             







LES COLONIES DE VACANCES


En 1950 … J’avais dix-huit ans. Je passais mon baccalauréat dans le Limousin, tout en étant surveillant au pair dans un collège, pour payer ma scolarité. Depuis quelques années déjà, je faisais les vendanges chez Alphonse Monteau, aux Boulassiers, me faisant ainsi un peu d’argent de poche : C’est ainsi que je me suis offert ma première montre . Les vendanges, c’était un dur travail, mais ce n’était pas un travail désagréable et puis … L’ambiance !

Mais, à dix-huit ans … Il m’était venu des envies de bouger. J’en trouvai le moyen en suivant à Poitiers une formation de moniteur de colonies de vacances.

Les stages de formation étaient organisés par les Centres d’Éducation et de Formation aux Méthodes d’Éducation Active, organisation née dans l’immédiate après-guerre, dans l’enthousiasme  pour le plein air et pour l’éducation populaire. Ces stages étaient organisés au Centre régional d’Éducation Physique et Sportive. de Boivre, près de Poitiers. Les formateurs étaient, pour la plupart des enseignants détachés de leur administration d’origine.

Il fallait payer, pour suivre ces stages, qui duraient quinze jours, pendant les vacances de Pâques. Je crois bien que mon premier stage fut payé par ma rémunération lors des vendanges précédentes.

                                                     


On nous apprenait, à Boivre, à construire des cerfs-volants, à faire de la poterie, à développer des photos … On nous enseignait un peu de législation et quelques règles de conduite, on nous apprenait à chanter et à danser … Diplôme en poche, nous étions censés être fin prêts pour diriger une équipe d’une quinzaine d’enfants l’été, pendant une durée d’un mois. J’ai participé à l’encadrement des colonies de vacances pendant dix ans et cela m’a permis d’aller dans les Alpes, dans le Massif Central, en Provence, dans le Jura .. et même en Corse !

… Mais aussi dans … L’île d’Oléron ! … Là, je connaissais, j’étais chez moi ! Dans les années cinquante, il y avait des colonies de vacances partout, dans l’île d’Oléron. Parfois, dans le même village, il y en avait deux ou trois, réunissant chacune plusieurs centaines d’enfants … La plupart d’entre elles étaient organisées par les comités des grosses entreprises, et particulièrement des entreprises nationalisées. Les autres l’étaient par des municipalités, des départements, appartenant le plus souvent à la grande couronne parisienne. Celles-là affichaient clairement leurs options politiques leurs activités étaient calquées sur celles des « pionniers » de l’U.R.S.S. – On  entendait  souvent chanter « L’internationa-a-le » … Ces enfants étaient « l’Espoir du Genre Humain » !

                                             


J’avais déjà participé à l’encadrement de colonies dépendant de l’E.D.F., par son C.C.O.S , autrement dit par son comité des œuvres sociales. Là, on était très orienté politiquement aussi, mais c’était moins voyant. J’avais aussi travaillé pour le comité de Klébert Colombes, pour celui d’Air France, pour quelques autres encore, dont je ne me souviens plus.


Lorsque je fus appelé à participer à l’encadrement d’une colonie de vacances en Oléron, ce fut pour le compte de « l’Enfance Coopérative » et l’établissement se situait à Boyardville, sur la pointe de sable qui se trouve à l’embouchure du « Grand Canal ». C’est une grande maison rose, qu’on appelle la « Maison Heureuse ». Elle s’élève à l’emplacement où la Marine Nationale avait géré pendant longtemps son « École des Torpilles » (avant de l’expédier à Saint-Mandrier).


Je n’avais pas la moindre idée de ce que c’était, « L’Enfance Coopérative » …  J’apprendrai plus tard que cela avait quelque chose à voir avec la « Coopérative d’Aunis et Saintonge » qui tenait commerces d’épiceries dans à peu près chaque village charentais. La colonie de la « Maison Heureuse » était organisée par le comité d’entreprise de la coopérative.

Plusieurs centaines d’enfants fréquentaient cette maison. Moi, je restais hors du bâtiment, puisque j’étais moniteur d’une équipe d’adolescents. Nous couchions sous la tente. Le reste du temps, nous allions à la plage toute proche : Nos garçons avaient tout le loisir de courir sur le sable, de se baigner et de canoter .. 

De canoter … Oui, parce que le directeur du camp, qui était l’un de mes amis, instituteur à La Noue, dans l’île de Ré, « Loulou » Gaucher, nous enseignait à fabriquer des kayaks … Rien de moins ! … J’en ai construit des kayaks, plus tard, lorsque j’étais en poste à Saint Jean d’Angély, mais nous n’avions ni les mêmes matériaux, ni les mêmes moyens techniques : À Saint Jean, nous avions de la fibre de verre et de la résine … À Boyardville, nous n’avions que du bois et de la toile de bâche !  N’importe, nos kayaks étaient réussis et ils flottaient ! Les « ados » étaient ravis.

« Loulou » était un homme extraordinaire et sa jeune femme, Claudette, était charmante. Ils avaient tous deux des qualités relationnelles remarquables et des dons manuels et artistiques tout aussi remarquables.
Son épouse tordait bien un peu le nez lorsqu’une monitrice un peu trop expansive approchait en chantonnant « Tu le sais bien, Loulou … », chanson qui était à la mode à l’époque … Mais si elle le tordait un peu, cela n’empêchait pas tous les garçons d’en être plus ou moins amoureux … Moniteurs comme colons !

                                                 



- « Cette tempête … T’en souviens-tu ? Comme le vent soufflait ! Comme la pluie tombait ! Des éclairs illuminaient par à-coups de lourds nuages noirs qui filaient vers l’arrière-pays royannais … Tu t’en souviens ? … Les grands peupliers qui formaient toute une allée, à proximité de nos longues tentes … Tentes « hôpital », modèle militaire … Et tout d’un coup, un peuplier qui tombe … D’un seul coup … avec un craquement sinistre … Il tombe, le peuplier … Un arbre qui mesurait au moins vingt mètres de haut, sinon plus … Il tombe … de toute sa longueur il se couche sur une tente … de toute sa longueur, sur les têtes de toute une rangée de lits … Sur tout un côté de la tente. Quelle peur nous avons eue, rétrospectivement ! … Un ange gardien devait veiller : La sieste venait juste de finir … Il n’y avait plus personne sous la tente  … Tout le monde était rassemblé au réfectoire pour le goûter.

« Loulou » savait aussi construire des cerfs-volants … Pas des cerfs-volants triangulaires avec une queue d’un mètre cinquante où tournoient des papillotes … Non, il nous apprenait à construire d’énormes cerfs-volants « cellulaires » … Baguettes de balsa, colle à bois, fil de ligature, papier huilé .. . On commençait par construire une carcasse : Un prisme de deux mètres de long et cinquante centimètres de large, des ailerons … Le tout tendu de papier huilé .. . Et ça volait ! …Et même, cela montait très haut  … Nous en avons fait monter à plusieurs centaines de mètres de haut … Ensuite, « Loulou » nous apprit à construire des « navigateurs » : Petits engins triangulaires munis d’une voile et fixés par du fil de fer à la ficelle du cerf-volant : ça montait, ça montait vite, ça montait jusqu’en haut et, lorsque ça butait sur le cerf-volant, un déclic se produisait et le « navigateur » larguait un parachute qu’on avait fixé là … Il retombait lentement, en oscillant, et déposait à terre  un soldat de plomb … Quelles merveilles !  Mais nous perfectionnâmes les choses : À la place du parachute, nous fixâmes un appareil photographique et nous réussîmes ainsi à prendre des photographies aériennes. Nos cerfs-volants étaient l’attraction des « baignassout’ » sur la plage de Boyarville et au-delà.

                                               



Certains jours, j’emmenais mon équipe faire connaissance avec la forêt. La forêt de Boyardville commence aux portes de la Maison Heureuse. Après un bosquet de chênes verts, dépassé rapidement, nous sommes dans la forêt de pins. J’apprends à mes colons à sentir, à regarder, à respecter … On ne ramasse plus la résine des pins, mais les gemmeurs n’ont pas disparu depuis longtemps : Il y a encore de petits pots de terre cuite, fixés aux troncs des pins, tout en bas des saignées que l’on a pratiquées, qui forment une blessure d’au moins un mètre de long : La résine est encore là, figée, durcie, rendue opaque par le temps et par le contact avec l’air. Elle colle aux doigts et sent la térébenthine à plein nez … Qu’est-ce que ça sent bon ! … Évidemment, il faut apprendre à ne pas s’y coller les doigts, à ne pas s’en mettre plein les vêtements, à ne pas en barbouiller les camarades … Cela aussi, ça s’appelle de l’éducation ! On trouve des champignons : Ne touchons pas aux champignons que nous ne connaissons pas ! Il y a des mûres dans les ronces : On peut les manger quand elles sont bien rouges, presque noires … Il y a des aiguilles de pins partout, en couches épaisses, sèches : Craignons le feu et respectons la forêt … On observera les coupe feu pratiqués par les agents des Eaux et Forêts … On observera les coupes de bois. On verra comment on éclaircit les arbres, comment on les taille, comment on les sélectionne pour ne laisser monter que les individus les plus beaux … D’ailleurs, nous avons pris rendez-vous avec le garde forestier, à La Nouette, où se trouve la maison forestière. Le garde forestier nous recevra pour nous expliquer les réglementations relatives aux forêts,. Il nous détaillera les différents travaux, tout au long du cours de l’année, nous montrera les plates-formes sur lesquelles il fait sécher les cônes : Ils s’ouvrent en craquant, laissent échapper les graines… Qui ont des ailes ! Il nous raconte … Comment on fait les semis, comment sont faites les adjudications des coupes …

                                                    



-       « Te souviens-tu de ce jour ? – Nous étions allés à bicyclette jusqu’à la plage de Gatseau, du côté de Saint Trojan … Une camionnette nous avait apporté le repas : La salade de lentilles s’était échauffée … Ah ! … L’épidémie de diarrhées ! … Tous y étaient passés, moniteurs comme colons 
-        
  C’est ça, l’apprentissage de la vie en commun, non ? – Remarque, c’est aussi l’apprentissage de la nécessité et de l’initiative personnelle : Je n’ai jamais revu une situation pareille : Tout le monde courait, courait … Dans tous les sens !

Tu vois comme on se fait des souvenirs !

Les « colos », c’était tout de même pas mal ! …Et les enfants des villes faisaient, en un mois, leur plein d’activités de plein air, de nature, de mer et de joie …

On chante des rengaines idiotes …

« Un kilomètre à pied, ça use, ça use
     Un kilomètre à pied, ça use les souliers … »

Le soir, à la veillée, devant le fort qui jouxte la « Maison Heureuse », enveloppé dans une couverture, on chante encore :

«  Monte flamme légère
              Feu de camp si chaud si bon … »

Et, à tout bout de champ, on s’égosille :

          «  À la claire fontaine
     M’en allant promener
     J’ai trouvé l’eau si belle
     Que je m’y suis baigné … »




Ou bien, traditionnellement :


« Ne pleure pas Jeannet …  et…te,
     Nous te marillerons
                     Nous te marillerons …

                                             



Ah ! Les jeux de ballon … Les cris dans les rouleaux qui déferlent …

C’était dans les années cinquante ou soixante … Plus d’un ancien « colon », devenu adulte et ayant un métier, une femme et des enfants reviendra en Oléron … Chaque année, pendant les congés d’été .. C’est ainsi que s’est constitué le peuple des vacanciers d’Oléron …

De nos jours, la plupart des colonies de vacances sont fermées  (et leurs bâtiments, les terrains qu’ils occupent sont guignés par les promoteurs immobiliers.) Les familles qui viennent en Oléron louent des mobile-homes … Il n’y a plus de moniteurs de « colo », mais il y a, dans les terrains des « hôtels de plein air », des piscines avec des tremplins, des courants et des remous, des « animateurs » et des Maîtres-Nageurs-Sauveteurs ». On ne va plus à la plage à pied, en file indienne, et en chantant !

-       «En vacances, on peut bien emmener les enfants avec nous, puisqu’il y a, dans l’enceinte du camp, quelqu’un pour s’en occuper ! »

Cela fait des heureux …Cela ne fait que des heureux : Les parents, les enfants, les animateurs et … Les propriétaires de terrains de camping … Les loueurs de mobile-homes !




CLIQUEZ VITE SUR LE PROCHAIN MOT ÉCRIT EN ROUGE, PUIS SUR L'ADRESSE SURGISSANTE : VOUS POURREZ LIRE D'AUTRES TEXTES ET VOIR D'AUTRES PHOTOS CONCERNANT OLÉRON.





mardi 13 août 2013

ÉCHOUAGES ...






                                                                 
                                                     
                                                 Des "dormeurs", que l'on appelle aussi des "bourses" ...






ÉCHOUAGES



Il y a plus de cent ans, une baleine s’est échouée sur les côtes d’Oléron … On en parle encore. Je crois bien me souvenir qu’une autre baleine, ou tout au moins un baleinoptère s’est laissé prendre dans les pièges à poissons que l’on appelle des écluses, à Chaucre. Il me semble bien me souvenir qu’on l’a trouvé vivant et qu’on l’a tué … J’ai vu une ancienne carte postale sur laquelle on voyait les glorieux « vainqueurs » traîner le mammifère marin, mort, sur un charreton … Qu’en fit-on ?- Je sais que l’on se mit en rapport avec le Muséum d’Histoire Naturelle …

Mais …  - «  Eh bien, à présent tout le monde est content.
C’est pas pour dire, mat’lot, mais on est content …                    Y’a plus d’grands seigneurs ni d’jésus qui tiennent,
 Y a l’président, et ya plus d’baleines !
                                                                  (Paul Fort – les baleines)



-       « Madame, si quelqu’un vient me demander
                Soyez aimable et répondez
                    La baleine est sortie
                        Asseyez-vous
                          Attendez la
     Dans une quinzaine d’années, sans doute elle reviendra …

                                              (Jacques Prévert – La Pêche à la Baleine)



Il y a bien longtemps qu’on n’en parle plus chez nous.

                                                  

                                                 Des traces de pas sur le sable ...

Du temps de mon adolescence, il y avait pourtant de joyeux compagnons qui passaient en faisant des cabrioles, juste au-delà des plages : C’étaient les dauphins … Appelez les marsouins, appelez les dauphins … Je sais que ce n’est pas pareil, mais je ne les distingue pas très bien les uns des autres. Ils se montraient en troupes de trente, quarante individus, plus parfois … On les voyait faire la farandole, souvent venant du Nord, c’est-à-dire du pertuis d’Antioche, et se dirigeant vers le fort Boyard, à raser la pointe des Saumonards. En général, c’était lorsque la mer, calme, roulait tout de même assez fortement sur le sable des plages de la Malconche.

Il est arrivé que l’on trouve sur le sable quelques individus échoués … Lamentable fin pour un si bel animal, et si joyeux compagnon !  Nous savons maintenant que ces échouages sont fréquents sur les côtes de tous les pays à façades maritimes. Nous n’en connaissons pas encore les causes exactes, mais les chercheurs observent le phénomène avec attention. Je me souviens, pour ma part, d’avoir trouvé trois cadavres sur le « Gros Roc », près de la balise du Douhet : C’était dans les années cinquante. On eut dit que la mer venait de les déposer … J’ai eu l’occasion d’en trouver deux sur la grande plage de Saint-Trojan dans les années soixante. Depuis, je n’en ai plus aperçu, ni sur les sables, ni … Hélas ! dans les eaux de la Malconche. Il n’y a plus de marsouins dans le coureau d’Oléron … La faute à qui ? – Dans l’archipel des îles Feroë, on en fait des hécatombes … Pourtant, aux îles Feroë, on joue au football, donc on est civilisé …

-       «  Tiens ! disait-on autrefois : Il y a du « son de mer » et il y a des marsouins … Il y aura des « meuils » à la côte, cette nuit ! »

                                                       

                                                Homards bleus de La Cotinière


On disait aussi que les marsouins mangeaient la tête des seiches … On trouvait beaucoup de seiches, échouées sur les plages, surtout aux alentours de Pâques. Nous les ramassions, nous en faisions des cuisines … Lorsque nous les ramassions, elles étaient toutes décapitées : On disait que c’étaient les marsouins qui mangeaient leur tête … On sait maintenant que les seiches meurent après la ponte … Le courant les emporte et les dépose sur le sable. N’avez-vous jamais trouvé leurs œufs ? – Grappes de raisins noirs … Une graine, pelée, membrane après membrane, laisse voir dans une sorte de gelée, une seiche minuscule et qui nage .. .

Il n’y a plus guère de seiches à ramasser sur les sables … Tout juste des os de seiches, petites barques blanches que l’on ramasse pour les donner aux oiseaux qui les picorent. Dans les villes, on vend les os de seiches aux amateurs … sous sachets de matière plastique … Sur la plage, ils sont criblés de petits trous : les coups de becs des gravelots qui les picorent …

                                                

                                              Crevettes roses ou bouquet ...


Les sachets de matière plastique … Nous savons maintenant que ce sont eux les pires ennemis … des tortues marines !

Assez fréquemment des tortues nous arrivent : Elles se sont laissé entraîner par le Gulf Stream … Elles viennent de Guyane ou des Antilles … Ce sont de grosses dames vêtues de cuir, bleuâtres, pesant souvent  près d’une demie tonne, voir plus. La plupart du temps, lorsqu’on les trouve chez nous, elles sont mortes et, quand on ouvre leur estomac, on s’aperçoit qu’elles ont tellement avalé de sacs plastiques qu’en fait … Elles sont mortes de faim ! … Leur estomac ne pouvait plus accueillir aucune nourriture. Elles cherchent habituellement les méduses, dont elles font leur provende : Rien ne ressemble plus à une méduse, dans l’eau, qu’un sac plastique vide … Ne jetez pas vos sacs plastiques vides à la mer … Ni ailleurs, parce que le vent les emporte et ils finissent par aboutir … Dans l’océan !


                                             

                                                                    La Bouteille à la mer ...


Je me souviens … C’était en 1961, je crois. Je passais sur la route, vers l’Illeau-La-Grand’-Côte … Un attroupement … Quelques six ou sept personnes … Au bord de l’eau, une chose indéfinie … Mais non … Ce n’était pas une chose … c’était une tortue luth que l’on avait traînée sur le sable. Elle était vivante, la voyageuse au long cours ! Elle était vivante, mais prisonnière : L’orin d’un casier à homard s’était entortillé à l’une de ses pattes de devant … Maladroite ! … Mais aussi ! …  Les hommes l’ont relâchée après une communication avec les responsables du Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle … Sera-t-elle assez chanceuse pour échapper aux mailles des filets, passer à travers des « marées noires », glisser entre les barques des braconniers ?
La tortue luth est classée parmi les espèces protégées. Elle est menacée de disparition … Et pourtant, regardez-là sur votre écran, quand elle évolue dans les eaux claires, parmi les roches et les coraux … Regardez comme la « grosse dame » est souple : Elle danse, nonchalante …

Ah ! respectez les tortues ! … Il y a, dans l’île d’Oléron, une équipe de bénévoles qui se chargent du nécessaire lors de l’échouage des mammifères marins. Ou des tortues N’hésitez pas à prendre son attache si vous découvrez un animal … Il est arrivé que l’on trouve, ici ou là, un phoque égaré … n’y touchez pas ! Téléphonez plutôt aux spécialistes !






CLIQUEZ VITE SUR LE PROCHAIN MOT ÉCRIT EN ROUGE, PUIS SUR L'ADRESSE SURGISSANTE : VOUS POURREZ LIRE D'AUTRES TEXTES ET VOIR D'AUTRES PHOTOS CONCERNANT OLÉRON.


dimanche 11 août 2013

LA PÊCHE AU CARRELET







                                                   








LA PÊCHE AU CARRELET




La pêche au carrelet ? … C’est pour les poètes ! … Tout un après-midi … Toute une journée, enfoui jusqu’à mi-corps dans les fenouils, les aches, les tamarins et les prunelliers … Toute une éternité sans autre bruissement que l’eau qui s’écoule par les fissures d’une écluse, sans autre cri que celui des échasses à pattes rouges ou la flûte à deux tons  des courlis cendrés, sans autre musique que les voix de gorge des bernaches … En fin de saison d’été, vous cueillez sur les bords du canal une poignée de prunes sauvages, ou bien vous mangez des mûres, bien noires dans les ronces vertes …

Le temps se fige … Le vent vous apporte peut-être le son des cloches du village … Mais que veulent-elles dire ? parlent-elles le langage officiel du « temps » légal » ou celui de la course du soleil ? parlent-elles le langage de l’heure d’été ou déjà celui de l’heure d’hiver ?

                                                   



Le temps n’est plus … Le temps s’est endormi … Dans le « ruisson », nulle ride ne trahit quelque courant. De larges taches jaunes, brunes ou rouges flottent et s’étirent.  Une anguille, de temps à autre « sape  de la goule », quelque part dans un coin vaseux. Flammèches rouge et or des chardonnerets qui sautillent d’une branche à l’autre, en un vol court et saccadé. Les marais, pour la plupart, ont été vidés lors de la dernière grande marée. Ils luisent comme autant de miroirs dorés par la lumière rasante qui est caractéristique d’Oléron et de ses terres toutes plates. Odeurs fades, par bouffées … Odeurs d’absinthe, aussi.

                                                         


Le temps … Le temps … Seule l’ombre de la crémaillère de l’écluse, qui se couche dans l’eau, tourne lentement et s’allonge … Le temps !

Là-bas, tout là-bas, le taureau de mon oncle Marcel mugit : Les sons portent loin. J’entends aussi, un peu après, le cri de la fermière, Madame Murail, qui doit rentrer ses vaches. Je sais : Elle ouvre la barrière, houspille son chien, qui aboie, les vaches se dirigent vers leur étable … Elle referme la barrière.  

-       «  Eh là ! Va donc chercher la Rousse qui s’écarte. » … j’ai deviné plutôt que compris …

Le temps a passé sans qu’on s’en aperçoive : La voiture du marchand de légumes corne : Elle s’arrête à la ferme de l’Illeau, c’est son dernier arrêt avant le retour à Chéray …

                                                   


Et la pêche, direz-vous ? – Ma foi, la pêche … « Il y en a assez pour manger. » … C’est tout ce qu’un pêcheur consent à dire à ceux qui l’interrogent, n’est-ce pas ?

On a promené son carrelet, un peu, pas beaucoup. On a essayé deux ou trois endroits que l’on connaît bien : Dans le « débours » de l’écluse, puis, un peu plus loin, là où  la berne du « ruisson » s’élargit suffisamment pour qu’on s’y asseye confortablement, qu’on s’y allonge même à l’occasion. On a trempé son filet de l’autre côté, abandonnant le « ruisson » pour essayer dans le canal du Douhet …

Tiens … Un léger froissement dans les herbes … Sans doute un lapin de garenne …

                                             




«  Des anguilles ? … Oui, il y en a assez pour manger » ... Alors on tire une dernière fois sur la corde, on relève la perche, on démonte les « alarmes » de sureau, on attache la « marotte » pour qu’elle ne ballote pas en marchant … On plie le filet carré … On rentre à la maison.

Grincement de la chaîne du puits, du côté de chez Louis Conil, claquement du seau sur la margelle 

Peut-être avait-on pris le temps, au cours de l’après-midi, de relever les deux ou trois fagots de sarments de vignes que l’on avait laissés là avant-hier, dans le fond du « ruisson » … Les anguilles adorent s’y cacher … Il n’y a plus qu’à jeter le fagot sur la terre …

Allons … Bonne journée ! Excellente journée !  La cloche sonne à nouveau au clocher de l’église de Saint-Georges et la brise toute douce qui s’est levée étire une gloire de voiles colorés du côté de Chaucre et Domino. On entend le ressac : La mer roule sur la plage de Plaisance …

- « Il y aura des mulets, cette nuit, à l’ouillage » …


                                                 






CLIQUEZ VITE SUR LE PROCHAIN MOT ÉCRIT EN ROUGE, PUIS SUR L'ADRESSE SURGISSANTE : VOUS POURREZ LIRE D'AUTRES TEXTES ET VOIR D'AUTRES PHOTOS CONCERNANT OLÉRON.










AUX CHAMPIGNONS !












                                                         




AUX CHAMPIGNONS …






Quand on parle de champignons, il faut faire attention à ce que l’on dit : Je ne suis pas un spécialiste de mycologie et je ne me hasarderais pas à donner des conseils en matière de ramassage de champignons. Faites toujours bien attention : Ne ramassez pas les champignons que vous ne connaissez pas … Montrez les à quelqu’un de confiance ou montrez-les au pharmacien avant de les cuisiner et de les manger. Les accidents sont trop fréquents et trop graves pour qu’on laisse faire des imprudences !

Non, ce n’est pas des champignons, que je voudrais vous parler ici, mais je voudrais vous faire partager quelques-unes des joies que m’a procuré leur recherche .. .


Sept heures du matin … L’air est frais lorsque Roger Blanchard ouvre sa porte. Sur la table de la grande pièce, il reste une terrine de pâté de lièvre : Nous l’avons bien entamée. Il reste aussi un fond de bouteille de vin blanc et un quignon de miche dont la tranche est bise et la mie serrée : Le pain de campagne comme je l’aime ! Nous sortons dans la cour de la ferme : Deux coqs se répondent : L’un s’égosille à l’autre bout du village, l’autre est là, perché sur un mur. Oléron s’éveille ! Remugles de l’écurie. Le cheval tape du pied. Médélise a déjà fini la traite : On entend « racasser » les couvercles des bidons de lait, qu’elle traîne devant le portail : Le camion de la coopérative laitière de Saint Pierre passera pour la collecte. Dans l’Est, le ciel est tout blanc, avec des ondulations d’or. On entend la mer :

                                                            


-       «  Il y a du son de mer. Ce soir, on ira à l’ouillage : Il y aura des « meuils » - Les « meuils », ce sont les mulets … Ils sont là quand il y a des rouleaux pour oxygéner la mer.

Nous avons pris nos espiot’s : Ils sont utiles pour écarter les branches et pour ( On ne sait jamais !) … Ils sont utiles pour tuer les serpents … D’ailleurs, nous avons aussi pris nos corbeilles en osier, nos corbeilles de pêcheurs : On dit bien , en Oléron, que l’on va « pêcher » des champignons … Tout comme on va « pêcher » des « cagouilles », quand il a plu ! … Les cagouilles, je pense que je n’ai pas besoin de vous dire que ce sont les escargots …

                                              


Le sol est mouillé. Il a plu hier au soir, et peut-être dans la nuit … Oh ! Ce sont de courtes averses, des averses comme il y en a au début de l’automne. Les champignons ont dû sortir !

- « Où va-t-on, Roger ? »

- « On va commencer par aller voir au « Chapeau à Trois Cornes ». Je parie que les brunettes et les gros pieds sont sortis de terre. »

Nous avons pris nos vélos. Nous allions assez lentement parce que … avec nos imperméables, nos corbeilles, nos espiot’s ! … Nous avons longé les vignes. Elles avaient été vendangées et les feuilles commençaient à roussir … Au détour de la route, un faisan s’est envolé dans un grand froissement d’ailes. Il criait tellement que c’en était une véritable cacophonie … Les longues plumes de sa queue traînaient en arrière.

-       «  Tu as vu ? C’est un obscur ! C’est beau, tout de même ! »

Nous avons vu encore des oies qui montaient vers le Nord, en formation angulaire … Elles trompétaient puis se sont évanouies en passant au-dessus de la haie de tamarins. Nous avons posé les vélos contre cette haie.

Le « Chapeau à trois Cornes », c’est derrière le village de L’Illeau. On y va par une piste toute droite, bordée des deux côtés par un « ruisson » d’eau saumâtre : L’écoulement des marais … Julot est déjà là, avec son carrelet pour pêcher des anguilles …
                                                       



Juste comme on ouvrait la barrière … Vous savez, il y a deux barres de bois qui passent dans les trous, à travers deux pierres dressées comme des menhirs .. . Juste comme on ouvrait la barrière, mon frère bute dans une touffe d’herbes … Un lièvre détale et disparaît …

-       « Je savais qu’il était quelque part par là, dit Roger … L’autre jour, j’aurais pu le pêcher, mais je l’ai manqué ! »


Les champignons sont là, dans le pré : Ce sont des « gros pieds ». Ils ont poussé tout en rond, comme d’habitude … Un rond « de sorcière » …Un grand rond de plus de dix mètres de diamètre … Il y en a, il y en a ! … À ne savoir qu’en faire ! … Sans mentir, on pourrait en remplir un tombereau ! … Des jeunes, juste sortis de terre … Comme des boules de neige … Le chapeau n’est pas encore ouvert, on ne voit pas les lamelles brunes qui doivent se trouver dessous … Mais ils sont de bonne taille : Larges comme la paume de la main, et même un peu plus !

-       «  Médélise va être contente : c’est avec ça que l’on fait les champignons farcis … Hum ! Avec de la chair à saucisse ! »

C’est tout de même curieux, cette façon de pousser en rond, au milieu de l’herbe rase des près.

-       « Ils poussent là où il y a eu des vaches … On dit que les champignons poussent là où les vaches ont pissé. »

-       « Alors, pas de vaches, pas de champignons ! »

Il y a bien des « brunettes », dans le pré d’à côté. Les brunettes, c’est plus petit que les « gros pieds », mais, quand on les cuisine, c’est beaucoup plus fin … Ce sont elles que l’on appelle aussi les « champignons des près » … Certains disent que ce sont des « marguerites ».

«  Nous viendrons en chercher demain … Les corbeilles sont pleines ! »

L’odeur des champignons, c’est l’odeur de l’automne ! Une omelette aux champignons ! … Je ne vous dis que cela ! … Une omelette forestière ! … Toute l’odeur automnale ! La maison en est remplie de la cuisine au grenier … Quand vous ouvrez la porte de la maison, c’est toute la campagne que vous respirez !

Attention toutefois, lorsque vous ramassez des « brunettes » … Il existe des champignons, de la même espèce, mais le pied en est marqué de jaune, le lait qui coule de la coupe est jaunâtre aussi .. . Oh ! Ils ne vous empoisonneront pas mais … J’en ai fait cuire par inadvertance … Ils ont une odeur et un goût de poivre ! … Cela vous prend à plein nez !

Tout comme les lactaires que l’on trouve sous les pins … Il y en a deux espèces qui sont comestibles : Les « lactaires délicieux » … Leur nom exagère un peu ! … Et puis les « lactaires sanguins ». Dans le midi de la France, on les appelle des « sanguins », ou des « safranés ». Leur chapeau est renversé. Ils sont teintés de couleur franchement orange, avec des cercles verdâtres. Le lait qui coule de la coupe est franchement orange, rougeâtre … On ne peut les confondre avec aucun autre … Heureusement d’ailleurs, car toutes les autres espèces ne sont pas comestibles : Il y a le lactaire blanc, le lactaire jaune, le lactaire poivré … Tiens, celui-là aussi, et du Diable s’il l’est,  poivré … Immangeable ! !
                                                



Je ne vous dirai rien des « doridelles » des champs, ni des « coulemelles » … Ce sont pourtant deux espèces de champignons très appréciées en Oléron.

Je n’évoquerai pas le cep … Il y en , paraît-il dans le Bois d’Angâs, vers Dolus … Mais je ne vais pas au bois d’Angâs … J’ai bien trouvé des bolets, qui ressemblent aux ceps, dans la forêt de Foulerot et dans celle de Boyardville, mais je connais trop mal les bolets pour m’y fier ! … Vous avez entendu parler du « bolet Satan », dont le sang est vert ? …

Ah oui … ! J’oubliais … Dans la forêt de Foulerot, j’ai trouvé des morilles … Des quantités de morilles qui poussaient dans le sable des dunes … Puis, sur ces sables, du lierre a poussé et s’est répandu … Je n’ai jamais revu de morilles dans l’île d’Oléron, mais on trouve des « trompettes de la mort », dont on ne sait pourquoi on les affuble de ce nom, car elles sont très bonnes … Et l’on peut trouver des girolles au parfum si prenant !

                                              


-       « Tiens, préparez donc une omelette aux girolles, Médélise … Et servez-nous un coup de blanc ! »

-       «  Je ne vais pas vous préparer des girolles, mais je vais vous faire une omelette aux mousserons … Vous m’en direz des nouvelles !

Les mousserons poussent sur les « bosses » des marais : Leur tige frêle porte un chapeau brunâtre, tout petit … On les appelle d’ailleurs des « petits clous ». On les enfile sur un fil, avec une aiguille et on tend le fil sous le plafond de la cuisine, pour les faire sécher … Pratique : On en a pendant toute l’année … Il suffit de les faire tremper avant de les cuire … Et quel parfum !





CLIQUEZ VITE SUR LE PROCHAIN MOT ÉCRIT EN ROUGE, PUIS SUR L'ADRESSE SURGISSANTE : VOUS POURREZ LIRE D'AUTRES TEXTES ET VOIR D'AUTRES PHOTOS CONCERNANT OLÉRON.