vendredi 20 février 2015

AU FOU !




AU  FOU!































On parle beaucoup, ces temps-ci, de la marée de syzygie, que l'on baptise "marée du siècle" ... Mais elle n'est pas seule en cause !



            Faites une petite expérience :  Prenez une bassine … Une grande bassine … Remplissez la de sable que vous prendrez sur la plage … N’importe quelle plage de l’île d’Oléron … Il en reste encore !

              Pour que l’expérience soit plus nette, versez de l’eau (douce ou salée, peu importe !) jusqu’à saturation. Vous obtenez alors à peu près l’équivalent du « sable mouvant » si célèbre dans la baie du Mont Saint Michel. Si vous posez un caillou rond, il s’enfonce. Posez une pièce de monnaie, elle « flotte ».
             J’ai parlé d’une bassine, mais si vous avez envie de faire la même expérience à une plus grande échelle, faites la dans le bassin à poissons rouges qui est dans votre jardin, (Ôtez-en les poissons au préalable … Pauvres poissons !).

            Maintenant, plongez une casserole au milieu de la bassine (ou du bassin). Enfoncez-la le plus profondément possible dans le sable … Juste au milieu, ou à peu près et retirez votre casserole pleine de sable … Que constatez vous ?

                La surface du sable s’effondre dans la bassine :  Le sable vient combler le manque. Le niveau baisse …

               Que se passe-t-il lorsqu’on retire des milliers de mètres cubes de sable au large, dans les profondeurs, même ?

               Il se passe la même chose que dans votre bassine et le sable des plages s’enfonce dans les profondeurs pour remplacer celui que l’on a extrait. C’est comme ça, entre autres que les plages disparaissent. C’est comme ça que le trait de côte recule …. On aura beau planter tous les piquets que l’on voudra pour retenir les dunes … On aura beau déposer à grands frais des tonnes de rochers amenés à grand frais par d’énormes camions … On aura beau pleurer, crier … C’est ainsi que basculent les blockauss de Vert Bois et de Saint Denis … C’est ainsi que la mer passe lors des grandes marées … C’est ainsi que partent les pins des forêts de Saint Trojan et de la Nouette aux Saumonards …

                   Alors … Quand nous lisons que des sociétés intitulées « Dragage Transport » et « Travaux Maritimes » » ont déposé une demande d’exploitation d’un gisement de granulats maritimes situé à l’embouchure de la Gironde, au large de La Palmyre …. Et qu’elles se proposent d’extraire … Pas moins de 13 M de mètres cubes de granulats sur une durée de trente ans ( Le journal des Propriétaires de L’île d’Oléron!))

Il faut peut-être crier au Fou !

(Au fait, quand on écrit 13 M. de mètres cubes, doit-on lire 13 Mille  ou 13 Millions ?)

mardi 17 février 2015

ANIMAUX PRÉHISTORIQUES EN OLÉRON




LES TORTUES LUTH













On n’a jamais vu un mammouth laineux se promener dans la forêt des Saumonards … Encore que …
Mais non, il faut abandonner ces billevesées … !

Par contre … Et j’en suis témoin, donc je garantis que des animaux préhistoriques se promènent en Oléron !

C’était en 1961, si mes souvenirs sont bons et c’était sur une plage de la Grand’Côte … Celle de l’Îleau.
Je revenais de La Cotinière et je me dirigeais vers Domino. La route suit le trait de côte et longe le pied des dunes Presque en face de l’embranchement qui permet de se rendre à L’Îleau … Un paquet de six ou sept voitures arrêtées à ma gauche, soit à ras des dunes …
L’un des automobilistes a laissé sa portière ouverte : Je le vois allonger le pas et courir, presque, dans la passe.

On aperçoit trois ou quatre hommes sur la plage. Ils sont groupés et, du regard, ils fixent tous le même point sur le sable. Dans l’espèce de darse que forment quelques rochers deux ou trois barques se balancent. Le temps est calme …

- « Mais qu’est-ce que cela a à voir avec les animaux préhistoriques dont vous nous parliez tout à l’heure ? »
-  
- Je range ma voiture sur le bas   côté. Je sors. Je referme la portière. Je rejoins le groupe : huit personnes sont là. Ils ne m’ont pas vu venir je pense. Ils regardent tous la même chose : Un gros « truc » dont je ne distingue pas, tout d’abord la nature …

-« Mais …ça bouge ! »

Oui, ça bouge … C’est un animal …Mais je n’en ai jamais vu de semblable !

-« Tu ne vas pas nous dire que c’était un tricératops ou un diplodocus ? »

-« Non, bien sûr, mais c’était un animal … un animal vivant, dont les ancêtres étaient contemporains des tricératops et des diplodocus : C’était une tortue géante … Une tortue marine … Une tortue luth, la plus grosse des tortues : Deux mètres de long et peut être cinq cents kilos ! – Elle s’était pris une patte dans l’orin d’un casier à homards, à marée basse. Elle n’avait pas réussi à se dépétrer et le pêcheur l’avait traîné jusque là … Une chance que la marée ait été basse, parce qu’une tortue, ça a besoin de respirer … L’orin n’aurait pas été assez long pour que la tortue garde la tête hors de l’eau.

Quelqu’un était parti téléphoner au muséum d’histoire naturelle de La Rochelle pour voir si ses responsables voudraient récupérer la tortue … On sait que les scientifiques équipent les tortues marines en leur collant une balise sur la carapace : Cela permet de suivre leurs voyages – Et elles voyagent loin, les tortues ! Nées sur les plages de la Guyane, les tortues luth suivent le courant du Gulf Stream et arrivent jusqu’à … Jusqu’à Oléron !
Il m’est arrivé d’en apercevoir une autre, un jour … C’était vers l’île d’Yeu … Elle nageait doucement entre les roches, la tête hors de l’eau.
Celle de L’Îleau … Le muséum n’en a pas voulu … Nous l’avons délivrée de son piège et nous l’avons remise à l’eau … Elle a plongé tout de suite et nous ne l’avons pas revue !

Elle a le temps de nager : Ces animaux-là, ça peut vivre pendant deux cents ans paraît-il … Et ça peut plonger jusqu’à mille mètres de profondeur!




TORTUE MARINE DES TROPIQUES

jeudi 12 février 2015

SARABANDE








SARABANDE








 À LA SAINT JEAN D'ÉTÉ








































Deux hérons tout à l'heure

À la Saint Jean d'été

Deux hérons ont crié

Entends crier mon coeur

À la Saint Jean d'été

Le soleil s'est noyé







Entends la clarinette

La barrique est percée

Écoute la cabrette

Les feux vont s'allumer

À la Saint Jean d'été

Les défunts vont se lever














Cliché gratuit Signol - Oléron - Merci !



Les transis vont danser

À la Saint Jean d'été

Vivantes avec les morts

Vivants et trépassées

À la Saint Jean d'été

Les innocents devant

Les sages venant après










À la Saint Jean d'été

Toinon fut engrossée

Dansez les assassins

Et les assassinés

À la Saint Jean d'été










CLICHÉ  gratuit Signol - Merci !








Gilberte avec Baptiste

Léon avec Manon

À la Saint Jean d'été

Que claquent les talons

Tout autour du bûcher

À la Saint Jean d'été

Que claquent les talons

Plus lourd sera le blé.

mercredi 11 février 2015

LA COTINIÈRE





HISTOIRE DE L'ÎLE D'OLÉRON









Inauguration de l'exposition 


   LE PORT DE LA COTINIÈRE - 1820 - 1950


          LE MARDI 17 FÉVRIER 2015

       AU MUSÉE DE L'ÎLE D'OLÉRON

             à Saint- Pierre d'Oléron

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                            **

                    L'ÉTERNITÉ ...

Lumière
Volée de bécasseaux
Comme un semis de lumière


Et je dis bonheur


Flaques du soleil
Branche d'un pin
Une mouette immobile
Silence


Et je dis bonheur


Je dis bonheur d'un ciel très pur
Je dis bonheur de tout l'indigo répandu
Bonheur de ces fleurs jaunes
De moutarde sauvage
Bonheur de cette ville blanche là-bas
De ce pont et de l'île voisine
De ce phare et de ce clocher
Je dis bonheur de ces toits
De ces volets verts
Et de ce grand voilier


Et je dis bonheur


Je dis bonheur de ce chemin poudreux
Et de ce vent léger
De ce parfum de résine et d'anis
Des festons du varech
Déposés par la vague
Je dis bonheur du cristal et de l'instant
Tout rond
Sans passé sans lendemains


L'Éternité







vendredi 6 février 2015

MEMENTO MORI








MEMENTO MORI






                                                            À SAINT GEORGES ....
























Je t'ai vue dans la vague
Vague forme de vague
Nue
Se forme et se déforme
Se transforme et se reforme
Vague image vague







Ton image voyage
Aux nuages
J'ai vu des signes dans les lignes
Des vignes d'argent
Et d'argent le goéland qui me suit depuis                   
                                                      si longtemps
Montant descendant
Jonathan
Suivant les lignes des vignes vers les       

                                                                                                               vagues

Sage visage vague
Et ce chien sur la plage mort depuis si                                                          
                                                    longtemps





Le goéland d'argent
Vague vague
Bleu visage glauque
Et ce chant
Ce chant de chute de peur d'enfant










J'ai cherché dans les champs
Labourés hersés
Aux lignes des sillons
Aux chants des alouettes dans les
                            chardons de juillet


Bleus et chauds
Dans les signes des champs










J'ai bien cru en perdre la tête
Tête-bêche
J'ai perdu la tête
Bouche sèche
Et la cloche qui pioche ...
Sonne la cloche
Fossoyeur de la fosse des heures
Fossoyeur creusant mon coeur










Parfums dans les champs
La chute de la cloche
Et ce chien sur la plage
Glauque bleue







D'argent le goéland sur les lignes des 
                                                          vignes
J'ai vu
Aux nuages qui divaguent
La vague
Vague vague
Ton visage sage
Et j'ai perdu la tête
Tête-bêche
Bouche sèche et c'est moi qui divague
Vague
À l'âme vague à l'âme
Montant descendant
Suivant la ligne de vie de la vigne d'argent










J'ai gravé ton nom
Sur la pierre aux angles droits
Et deux dates
Et je sais que tu es là
Dans la troisième allée de droite
Angles droits et plus rien de vague
Le goéland d'argent
La ligne de vigne
Un nuage sur la plage
L'alouette est sage
Un nom
Gravé d'angles droits
Sans croix ...


mercredi 4 février 2015

LES CYGNES












LES CYGNES
















  

Étangs et marais gelés tamaris et lointains cyprès
Mais l'oeil de la carangue m'était moins étrange


Tendu sur la trajectoire d'un désir inexpliqué
Le cygne nous vient d'un peuple taciturne
Porcelaine





















Deux cygnes blancs
Décalés légèrement
À peine l'un plus haut que l'autre
Ample musique battue de rythmes réguliers
Long cou bec rouge orangé
L'oeil peint
Se méprendrait qui parlerait ici de parade





















Obstinément guidées par quelque gyrocompas précis
Vers un orient où le hasard semble n'avoir pas de place
Ce sont âmes non parentes
Elles passent
Leurs chemins sont parallèles aux nôtres
Non point augures pythies ni prêtresses
Portant message pour elles seulement.