lundi 29 juin 2015

LES "MAISONS DE PAPIER"










Quelques considérations sur les problèmes d’urbanisme …











                           Les "maisons de papier"








N’ayant aucune compétence particulière quant aux règles d’urbanisme …. Sinon celles que donne le grand âge et les occasions que fournissent les voyages … Il m’est peut-être permis de livrer quelques réflexions aux Oléronnais.


Oléron, se présente (ou se présentait) comment, en matière d’occupation des sols ?

Oléron, me semble-t-il se caractérisait par une abondance de villages et de hameaux.

Le  cas du Château d’Oléron doit être mis à part, car l’ancien régime en avait fait une place forte.
( Une grande partie de l’ancien village avait été détruite sur ordre du Roi pour édifier la citadelle.)

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                   La baraque de commercialisation ...





Originellement, la plus grande partie des terres appartenait à des Abbayes et des Prieurés. L’habitat s’est donc regroupé autour de ces entités régulières. Par conséquent, la plupart des bourgs ont été bâtis autour des églises.

La subsistance étant assurée par le travail dans les marais-salants, sur les terres céréalières et dans les vignobles, des villages se sont disséminés au plus près de la ressource. C’est la raison de la dispersion et du grand nombre de hameaux, dont certains étaient vraiment petits et décentrés par rapport aux bourgs.

La plupart de ces hameaux étaient pourvus d’une chapelle, centre de regroupement dans la ferveur.

L’implantation de l’habitat, comme partout ailleurs, était déterminée, en outre, par les besoins de la vie collective : existence de points d’eau, installation de l’artisanat ( La forge, par exemple, nécessaire à toute vie agricole, saunière ou aux activités maritimes …)

On peut aussi considérer que les regroupements de fermes et de maisons ont été favorisés par l’implantation des foires et des marchés. L’implantation des Mairies, à partir du dix-huitième siècle, à joué un rôle.

 L’implantation des commerces de détail a joué un rôle considérable à partir du dix-huitième siècle.

L’ouverture des ports a favorisé également le regroupement attenant.









Enfin, à partir de l’organisation du territoire issue des travaux de le Convention Nationale, le choix des limites des Communes, celui des Cantons, a joué un rôle déterminant : Implantation des instances administratives, des instances judiciaires, fiscales, des instances policières et enfin le choix des implantations des services médicaux et scolaires …

En ce qui concerne le choix des implantations d’écoles, évidemment, la densité de la population regroupée a joué un rôle prépondérant … Compte-tenu du fait que le réseau des routes était très insuffisant jusqu’à une époque recente, puisqu’on peut estimer que son développement ne sera entamé qu’à partir de la construction du phare de Chassiron !


L’ensemble de ces facteurs, auxquels ont dû s’ajouter, plus récemment, la création des réseaux de distribution (Électricité, eau courante, évacuation des déchets …) a déterminé les caractéristiques de l’urbanisme en Oléron : Villages resserrés, maisons adossées les unes aux autres, basses pour mieux résister au vent, quéreux, venelles et chais … Agglomérations relativement peu importantes, petits hameaux dispersés …





                             Construction ...





Tous ces facteurs ont « fait » Oléron, celui que Pierre Loti célèbre tant !

Ce temps n’est plus, et Oléron a changé … Oléron change avec une vitesse importante : Maintenant, les terres ne sont plus travaillées et les paysans sont rares … Auront-ils bientôt disparu, suivant en cela les sauniers.

Exagérant à peine, on peut dire que la majorité des actuels habitants d’Oléron ne sont que des saisonniers, profitant de la saison estivale ou profitant des estivants !

Les facteurs que nous examinions tout à l’heure se sont modifiés ou bien ont disparu : La spiritualité qui regroupait les gens autour du clocher s’est modifiée, les puits qui assuraient la vie ont été fermés, remplacés par les adductions d’eau courante … Les écoles se sont fermées ou bien ont été déplacées car le réseau routier permet les déplacements rapides et sûrs. Les commerces de détail ont, dans la plupart des cas, disparu au bénéfice de la grande distribution implantée aux lieux centraux. Les maisons bourgeoises, construites à proximité des églises et des places publiques sont devenues, pour beaucoup d’entre elles, des demeures estivales. Les administrations et les services se sont éloignés, bénéficiant eux-aussi de l’extension des réseaux routiers et des moyens de communication (Et ce n’est pas fini : Les réformes du découpage administratif ne font que commencer !)



Disons-le tout de go : Oléron n’a plus d’autre finalité que la plage et la période estivale …
Alors, on peut construire n’importe où, n’importe quoi et sur n’importe quel plan …
À la limite, il pourrait ne plus y avoir en Oléron que des mobile-homes dont on emporterait à la décharge les carcasses lorsqu’ils auraient joué leur rôle pendant un certain nombre de saisons estivales !
On pourrait aussi remplacer les mobile-homes par des « maisons de papier » … après tout, il suffit d’un toit pour s’abriter pendant quelques semaines … Le papier ? On le froisse et on le jette ensuite !











Où construire ? … Mais n’importe où, puisque les agriculteurs ne revendiquent plus les terres … Comment construire ? … Eh bien … On a commencé il y a déjà quelques années : Dans les Près Vallet, à St. Georges, aux abords de St. Pierre … Maintenant, c’est encore à St. Georges dans les terres que j’ai connues plantées en vignes, sur la route qui va du bourg à Plaisance …

On amène une grue, elle dépose tout autour d’elle des panneaux que l’on ajuste les uns aux autres, des charpentes que les camions ont apportées toutes prêtes … La grue tourne un peu, dépose ses matériaux sur un périmètre choisi pour raisons économiques  et voilà : un ensemble de maisons est sorti de terre, sur un plan en damier, la plupart du temps … Maisons toutes identiques ou presque, disposées sur un plan en damier, entourées par un petit jardin … On a vu construire, il n’y a pas si longtemps, un village entier (La Goëlette, si je ne me trompe …) près du cimetière de St. Georges) … Je n’en dirai point de mal au point de vue de l’esthétique, mais je n’arrive pas à admettre que tout cet ensemble soit entouré de murs et que l’on ait, en fait, construit un quartier réservé !










Oléron … On comprend que ces villages de maisons basses, resserrées autour du clocher ou bien autour du puits … On comprend qu’un siècle nouveau emporte les images d’autrefois … Puissent la convivialité et les relations humaines n’en point pâtir ! … En tout cas, Oléron ne sera plus Oléron !
Les relations d’été font rarement des relations humaines suivies et fortes ! … On va à la plage, on joue aux boules … Et puis … On reprend la voiture et on rentre à la maison !

Oléron, Oléron … Il faut être lucides 







lundi 15 juin 2015

C'EST L'HEURE ....


















C’EST L’HEURE …





Deux avions volent très haut
Étirent les fils de la Vierge

Dans l’eau du canal
Un poisson a sauté
Ploc !

Allons, c’est l’heure
Les vanneaux pépient dans le marais






C’est l’heure
Là-bas
La cloche de l’église
Danse et chante à coeur joie
Encore un jour nous est donné !
Cliquetis
D’une crémaillère
Que tourne l’éclusier !



mercredi 10 juin 2015

OLÉRON OU BIEN OL'RON OU ENCORE OLLERON ... OU ?






LE NOM DE L'ÎLE D'OLÉRON ...

       Ci-dessous, reproduction du sceau de la "Commune d'Olleron"












Voici : - Tout d'abord, et ceci depuis ma plus tendre enfance, jamais je n'entendis un Ol'ronnais placer un E accentué entre le L et le R ...
On disait que l'on était un Ol'ronnais, demeurant dans l'île d'Ol'ron !


À bien y réfléchir, ce n'est qu'aux alentours de la seconde guerre mondiale ... Un peu avant ... Beaucoup après ... Que les "vacanciers", autrement dit, les "baignassout's" nous ont apporté ce "é" qui est l'objet de l'entretien que nous avons aujourd'hui.


Et puis les insulaires s'y sont mis eux aussi et c'est comme cela qu'Olleron est devenue Oléron !
Car vous pouvez fouiller tous les vieux grimoires, toutes les anciennes paperasses, fusse chez les notaires : On écrivait Olleron ! - demandez plutôt à Maître François Rabelais dont le protégé, le bien nommé Gargantua a semé sa cuillère et son pallet dans nos terres !


Justement ... Gargantua ! Parlons-en ! 
Un jour, je fouillais dans les archives de la Société de Géographie, à Rochefort ... Je tombe sur le texte d'une conférence donnée à la dite société par ... Par je ne sais plus qui, mais c'était forcément
un grand érudit, puisque mon arrière-grand-père faisait partie de la dite Société ... L'objet de la conférence était le flou qui existait autour de l'origine du nom d'Olleron ... Vous remarquerez qu'il n'y avait pas encore là de  "é" entre le "l" et le "r" !


Le conférencier exposait qu'au temps des Romains, notre île s'appelait  ... "ANTUA" !
Il allait même jusqu'à prétendre que le nom de Gargantua provenait, et le nom du géant en atteste, qui serait de la même famille que "gargoulette", gargouiller, gargotte ... 
Gargantua, selon notre conférencier, serait un nom qui proviendrait du bruit de gorge épouvantable que ferait le flux de la marée dans le coureau d'"Antua"... Il faut ici se souvenir que le pertuis de Maumusson n'existait pas à l'époque, et les flots de la Seudre rencontraient alors ceux de la Charente
en faisant cet épouvantable bruit de gargouillement que Gargantua entendait jusqu'à La Rochelle et même, dit-il, jusqu'à Niort !
On situe le point de rencontre de ces deux flux à peu près à la hauteur du banc sur lequel est construite la tour de Juliar !











Alors, tous les érudits qui cherchaient l'origine du nom de notre île dans le langage des Latins 
( Oléron proviendrait d'"Ollérum"... L'île des parfums, selon les uns ... Selon d'autres on évoquerait l'île des Larrons !

Eh bien, moi, la puce qui me démangeait à l'oreille gauche (Elle me gratouille de temps à autre, sous l'oreille droite également ...) m'a fait imaginer une autre origine.

En haut de cette page ... Vous pouvez voir le sceau de l'île d'Oléron, ou tout au moins sa reproduction, recto et verso ... Aliénor d'Aquitaine, au treizième siècle confirme l'élection de la Commune d'Olleron"... Que cette élection place ainsi sur le même plan que La Rochelle et ses échevins !


Mais de quoi s'agit-il ? Je ne suis pas grand érudit et je n'appartiens pas à la "Société de Géographie de Rochefort", comme mon arrière-grand-père ... Mais il m'est venu à l'idée que lorsqu'on parle, comme Aliénor d'Aquitaine, de la "Commune d'Olleron", il y a peu de chance que l'on parle d'autre chose que la "Commune"de ce qui est actuellement la "Commune du Château d'Oléron".
Mon raisonnement tient, en cela, compte du fait que, sur l'île étaient implantés, à peu près sur tous les territoires des communes actuelles, des prieurés qui dépendaient tous des grandes abbayes françaises, et à ce titre, on peut difficilement
imaginer qu'ils fussent soumis aux règles d'une "Commune".

De plus,  tous les actes, papiers et grimoires que l'on peut consulter  parlent-ils d'autre chose que du "Château d'Olleron" ... et c'était bien là que résidait le pouvoir, semble-t-il, donc, il est logique de penser qu'"Olleron" ne désignait en fait que le lieu où l'on trouvait le pouvoir, le port, et le château ... Que l'on aille jusqu'à imaginer que l'île, dans son ensemble, s'appelât "Antua" ... Pourquoi pas ?

On remarquera que l'une des faces, le sceau d'Olleron montre un chevalier tenant un faucon sur le poing ... Sur l'autre face, il montre une barque passant devant ... un château, ou tout au moins une tour !

Alors ... "Antua" ? Oll'ron ? Oléron ?
Je laisse à d'autres, plus érudits que moi, le soin de 
"gratter la puce" !


Peut-être pourrons nous dire que nous irons danser au château, dans la commune d'Olleron, à côté du village de Dolus ... dans l'île d'Antua !



dimanche 7 juin 2015

LES LENDEMAINS QUI CHANTENT












LES LENDEMAINS QUI CHANTENT









                       huile sur toile - Raya Sorkine





Ce sont toujours des merveilles d’aurores
Ah ! Ne fermez pas les fenêtres ... !
Demain matin ...
Demain matin au bord de la plage
M’attendra un grand poisson d’or
Aux écailles d’émail




Nous partirons vers des îles lointaines
Où les brises bercent les palmes
Des montagnes nues à la peau très douce
Baignent leurs pieds dans une eau de cristal






              Huile sur toile - Raya Sorkine






Les lendemains ont toujours des merveilles d’aurores


J’enfourcherai mon grand destrier
Qu’on m’apporte ma lance de bronze
Demain ...
Demain j’enfilerai l’annelet d’or
Suspendu sous la feuille du pommier


Oh oui !


















 Huile sur toile - Daniel Bergagna.



Demain je survolerai
Sur le dos d’un grand oiseau blanc
Des océans de coquelicots et de bluets !
Ah ! Ne fermez pas la fenêtre ...
Demain je partirai


vendredi 5 juin 2015



UNE NOCE À SAINT DENIS







                          
                           ( Narration d'une scène réellement vécue )
















Saint-Denis d'Oléron






Noce joyeuse
Jolie mariée
Le vent coquin
Tulle léger
Le Satin blanc
Souliers luisants
Robes coquelicots
À la Saint Barnabé
Cravates des messieurs


Devant l’hôtel de ville
Un bandonéon chantait
Le cortège s’étirait
Au long de la rue
Fillettes rose bonbon
Tout le monde dansait
Un cornemuseux sans cornemuse
Portait le kilt de tartan
Et les chaussettes à pompons




L’air sent la marée
La résine et le jasmin
Roses blanches
Roses rouges
Et roses trémières
Le merle lance un trille
Farandole dans la lumière
Les bateaux dodelinent
Et la plage est dorée







Une mouette salue d’un coup d’ailes
Puis deux
Puis trois
L’océan est un champ de fleurs
Le bandonéon chante
Le soleil éclate
Et jette sur la houle
Des poignées de boutons d’or
Le cortège avance vers un horizon de lilas


Sortez les violons
Sortez les clarinettes
Pour les mariés de Chagall
Le monde est changé !


jeudi 4 juin 2015

LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES








LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES








*






Les trains partent toujours à l’heure
Trois minutes d’arrêt
Buffet


J’ai vu derrière la vitre
Je l’ai bien vue
C’était la Fée des Neiges
Ou la Petite Sirène
La Petite fille aux allumettes


Elle avait de grands yeux d’océan
De longs cheveux dorés


Je n’ai pas su d’abord
Quel était le train qui partait
C’était le sien
Ou c’était le mien ?
Et les grands peupliers 
Qui couraient ...


Nous avons traversé les campagnes
Les villes noires ou gaies
Passé des ponts d’acier
Des automobiles glissaient à nos côtés
Blanches
Vertes ou rouges


Nous avons longé des fleuves
Aperçu des troupeaux
Et les clochers qui les gardaient
Nous avons passé des tunnels
Plongé dans des nuits étoilées
Ah !
Puis resurgi dans les aurores


La Fée des Neiges
La Petite Sirène
Comment l’oublier
La Petite Fille aux Allumettes
Ses grands yeux d’océan
Et ses cheveux dorés


Les trains passent toujours à l’heure
Mais ne reviennent jamais